jeudi 5 septembre 2013

Quand un livre vous plombe...

Bon j'ai laissé ce blog avec un challenge en suspens, et force m'est de constater aujourd'hui que je n'ai pas été en mesure de le tenir : mon écharpe n'est toujours pas terminée et pour dire la vérité, je n'en suis qu'à une douzaine de centimètres de tricotés sur la seconde partie, je suis donc loin d'en voir la fin.

Qu'est-ce qui a bien pu me tenir loin de mes aiguilles ?  Mes pages de scrap dans un premier temps. J'en avais vaguement parlé il me semble dans mon dernier article, je suis en train de scraper les photos de mes voyages de l'année, et je suis enfin arrivée au dernier en date, celui de juin, pour lequel j'ai sélectionné pas moins de 74 photos, ce qui me laisse pas mal de pages à travailler devant moi.

Mais surtout la semaine dernière j'ai dévoré le dernier roman de John Irving, A moi seul bien des personnages, et le terminer m'a plongée dans une espèce de mini-crise bien familière. Il y a deux auteurs contemporains, que j'adore, dont je dévore les livres, qui provoquent cet état en moi lorsque je referme leurs livres : John Irving, et David Lodge. Ils ont en effet cette faculté à m'attacher si fortement à leurs personnages qu'il m'est difficile, une fois le livre fini, de sortir de leur univers et de me dire que je ne participerai plus, par l'intermédiaire de la lecture, à leur vie, leur quotidien, leurs amours, aux incidents auxquels ils doivent faire face... et je reste là pendant plusieurs jours à retourner en moi ce que je viens de lire, encore et encore, à revivre ces émotions qui m'ont étreintes pendant la lecture.
Après avoir fini certains livres, il m'arrivent de les poser dans ma bibliothèque à peine quelques minutes sitôt la dernière page tournée et d'en choisir dans la foulée un autre que j'entame sur le champs.  Mais pour les livres de John Irving et de David Lodge, il me faut quelques jours pour les digérer, pendant lesquels mes pensées retournent vers leurs personnages à la moindre occasion.
C'est dans cet état de transition que je me trouve actuellement et mes aiguilles en pâtissent...

Quelques mots sur A moi seul bien des personnages : le narrateur, un écrivain d'une soixantaine d'années, revient sur sa jeunesse passée dans un théâtre amateur, jeunesse au cours de laquelle il prend très vite conscience de ce qu'il appelle lui-même ses "béguins contre nature" pour son beau-père Richard, pour la mystérieuse bibliothécaire aux petits seins Miss Frost, ou encore pour son camarade de classe lutteur Kittredge. Il nous raconte ensuite comment il a assumé sa bissexualité, tantôt avec des hommes, tantôt avec des femmes, ou encore avec des transexuels, en Europe d'abord pendant ses études, puis de retour aux Etats-Unis, à une époque ravagée par le sida.
 C'est beau, c'est drôle, c'est cru, c'est triste... et c'est surtout un magnifique livre sur la tolérance, pour ne pas coller d'étiquette, comme le demande Miss Frost, la bibliothécaire, à son jeune ami William.

A lire absolument.



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